vendredi 28 novembre 2014

Pourquoi je suis contre la reconnaissance de l'Etat de Palestine.

Alors ça y est.
Le parlement français va reconnaître l'Etat de Palestine.

J'ai écouté Fabius.

Il se présente en ami d'Israel et des palestiniens.
Pour le bien des deux parties, dit-il, il faut les forcer à faire des concessions.
On leur donne deux ans pour négocier.
Sinon, les foudres du Conseil de Sécurité de l'ONU s'abattront sur les belligérants.
Ces enfants qui sont incapables de s'entendre, la France va les y obliger.
Par où commencer ?
Par la fin, c'est ce qui semble le plus logique à Fabius.
On reconnaît un Etat de Palestine, dans les fameuses "frontières de 1967", avec Jerusalem pour capitale.

Alors bon, évidemment, il faut commencer par rappeler qu'en 1967, les fameuses frontières de l'état palestinien n'existaient pas, puisqu'il n'y a jamais eu d'état palestinien en Palestine.


Les frontières de 1967 avec lesquelles on nous bassine, représentent la ligne de démarcation datant de l'armistice de 1949 entre Israel et certains des pays arabes voisins (cf Wikipedia ligne verte).

Pas une frontière avec les palestiniens hein, une ligne d'armistice avec les pays arabes voisins (Egypte, Syrie, Liban et Transjordanie).
La ligne verte a été tracée sur la carte au feutre vert dans le cadre des négociations d'armistice.
Les pays arabes ont insisté pour que cette ligne verte ne constitue en aucun cas une frontière permanente (en imaginant qu'ils allaient vite rayer Israel de la carte).
Et maintenant, hop, ce sont les frontières de l'Etat palestinien.
Magie.

Même les accords d'Oslo prévoient que la fameuse ligne verte constitue "la base des paramètres de négociation pour les frontières d'un futur Etat palestinien"

Quel beau langage diplomatique pour dire que c'est le début du commencement de la base du démarrage des négociations.
Mais pour la France, les négociations ont abouti: la ligne verte constitue les frontières de l'Etat palestinien.
Point barre.
Circulez, y a rien à négocier.

Mon deuxième problème, c'est le gouvernement palestinien.

En reconnaissant l'Etat de Palestine, la France devra reconnaître le gouvernement palestinien.
Mais c'est qui ?
Le Fatah de Abbas ? Le Hamas de Hanyeh ? Ou un soi-disant gouvernement d'union nationale ?
Parce que bon, à ce stade:
- Le Hamas n'a qu'une ambition revendiquée: chasser les Juifs de la Palestine.
- Le Fatah n'a toujours pas reconnu le droit des Juifs à vivre sur une partie de la terre de Palestine.
Et donc, on assure une légitimité à un Etat fantoche dont le gouvernement affiche résolument sa détermination à rayer son voisin de la carte.
On aurait pu imaginer demander dans cette résolution que les palestiniens acceptent, même du bout des lèvres et sous la pression internationale, l'existence de l'Etat d'Israel.
Ben non.
On ne leur demande rien.
Le terrorisme, ce n'est pas le gouvernement palestinien, ce sont des radicaux (les discours haineux de Abbas, l'éducation à la haine du Juif dans les écoles palestiniennes, les salaires versés par l'autorité palestinienne aux terroristes après leurs méfaits...  ça n'a rien à voir).
On ne demande pas au Hamas de cesser ses agressions contre les civils israéliens (mais le Hamas il fait partie du gouvernement ou pas finalement ?).

En revanche, la "colonisation" menée par le gouvernement israélien, ça, c'est grave.

Voilà un vrai sujet.
Un obstacle à la paix dit la résolution.
Mais pourquoi sont-ils si méchants ces israéliens ?
Je reviendrai un jour sur cette fameuse "colonisation" (qui sous entend évidemment l'existence d'un Empire colonial sioniste qui n'a rien à voir avec les terres qu'il "colonise"...)

On résume la résolution:

D'un côté l'obstacle à la paix, ce sont les méchants radicaux palestiniens (en français: les terroristes), des éléments isolés, qui n'ont évidemment rien à voir avec le gentil gouvernement palestinien (avec ou sans le Hamas dedans) qui ne veut que la paix .
De l'autre, vous avez le méchant gouvernement israélien, qui bloque la paix.

Et ça, c'est ce qu'on vous présente comme une résolution équilibrée, fomentée par les "amis d'Israel".

Protège moi de mes amis, mes ennemis je m'en charge.

Dernier point à évoquer (parce qu'à part écrire sur ce blog, il m'arrive de faire mon travail pour gagner des sous): les arabes israéliens.


Parce que bon, il est entendu que l'Etat palestinien en cours de reconnaissance par la France doit être Judenrein.

C'est une évidence.
Les Juifs qui vivent en Cisjordanie, vous dégagez.

Donc d'un côté, on a l'état Judenrein de Palestine.

De l'autre, on a une démocratie qui a intégré tous les arabes qui vivent dans ses frontières.
Ces arabes israéliens sont citoyens à part entière.
Personne n'envisage de leur ôter la citoyenneté dans le cadre d'un accord de paix.

Alors pourquoi les Juifs qui vivent en Cisjordanie ne pourraient-ils pas devenir citoyens du futur Etat palestinien ?

Ben parce que.


En reconnaissant cet Etat, le Parlement français envoie un message fort à l'Etat d'Israel et aux radicaux palestiniens (en français: terroristes).


A l'Etat d'Israel il dit: vous bloquez la paix, les juifs doivent quitter immédiatement tous les territoires revendiqués par les palestiniens.


Aux terroristes palestiniens, il dit: plus il y aura de violence par votre faute, plus nous ferons pression sur Israel pour vous donner satisfaction.


Et au gouvernement palestinien, acteur majeur de cette spirale de violence, on dit quoi ?


Rien.


C'est bien ça le problème.

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