lundi 1 décembre 2014

Abbas me donne raison.

Samedi, au Caire, Abbas a réaffirmé qu'il ne reconnaîtrait JAMAIS Israel comme Etat juif.

Cela confirme parfaitement mon analyse.

Encouragé par le mouvement de reconnaissance, sans condition, de l'Etat palestinien par les pays occidentaux, Abbas peut tranquillement faire des déclarations tonitruantes, qui constituent le véritable obstacle à la paix.


Et là, lecteur, je sais que tu m'attends au tournant.

Ah bon ? Le fait que Abbas ne veuille pas reconnaître Israel comme Etat juif serait "le véritable obstacle à la paix" ?

Une simple déclaration ? Le "véritable obstacle à la paix" ? Tu déconnes ?

Ben, Non. Je ne déconne pas.


Explications.

Avant de parler de frontières, de sécurité, d'échanges de territoires, ... il faut d'abord que les deux parties affirment leur volonté de faire la paix, de vivre en paix.

La paix ne sera atteinte que quand palestiniens et israéliens pourront vivre côte à côte sur la terre de Palestine.

Pour ce faire, il faut que les israéliens admettent la possibilité d'un Etat palestinien (Nethanyaou a affirmé à plusieurs reprises, officiellement et publiquement, qu'il était partisan d'une solution à deux états) et que les palestiniens acceptent l'existence de l'Etat juif.

Or, à ce jour, le monde arabe en général, et les palestiniens en particulier, considèrent Israel comme un accident de l'histoire (on a même entendu cette phrase dans la bouche (sale) d'hommes politiques français).


Que veut donc dire Abbas quand il dit qu'il ne reconnaîtra jamais Israel comme Etat juif ?

Le message est le suivant:

Les Juifs n'ont pas le droit de vivre sur la terre de Palestine.

Pas seulement en Cisjordanie et à Gaza.

Pas seulement à Jerusalem.

Sur toute la Palestine, Tel Aviv compris.

Ils n'ont rien à voir avec cette terre. 

Ils sont là par accident. 

La terre de Palestine appartient entièrement au peuple palestinien (peuple né en réaction à la création de l'Etat d'Israel).

L'objectif revendiqué est donc de mettre les Juifs à la mer.

La paix, si elle intervient, ne sera qu'une étape vers la destruction d'Israel.


Les israéliens demandent aux palestiniens de renoncer officiellement à cet objectif pour pouvoir envisager de construire deux états qui vivront pacifiquement côte à côte.

Ils demandent à Abbas d'admettre publiquement l'existence de l'Etat juif aux côtés du futur Etat palestinien.

Abbas vient de réaffirmer qu'il n'en était pas question.


Ce n'est pas un hasard si la réitération de cette prise de position désastreuse intervient maintenant, alors que le monde occidental vote au fur et à mesure la reconnaissance de l'Etat palestinien, sans aucune condition.

Abbas peut continuer à souffler sur les braises, à éduquer les enfants palestiniens dans la haine du Juif...

Il peut continuer à caresser publiquement le rêve d'un Etat palestinien, sans Juifs, de la mer au Jourdain (et au delà d'ailleurs, puisque la charte de l'OLP indique que la Palestine couvre aussi la Jordanie).

Il peut continuer à dire publiquement qu'il ne veut pas la paix, le monde occidental ne l'entend pas.


Voter la reconnaissance de l'Etat palestinien dans ce contexte, sans demander à Abbas de reconnaître préalablement l'existence et la légitimité de l'Etat d'Israel, revient à dire aux dirigeants palestiniens qu'ils n'ont aucune concession à faire.

Même pas celle, minimale, de faire semblant de vouloir la paix.

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