mercredi 31 décembre 2014

Retrospective 2014

On le savait.
Les islamistes sont des salopards.
On ne savait juste pas à quel point.
Ils ont pu le démontrer dans ces endroits du monde où ils ont eu les coudées franches en 2014.

#BringBackOurGirls
#BokoHaram
#1Jour1GroupeDjihadiste

Tout débute au Nigéria, en avril.
Boko Haram.
Ce nom m'était inconnu.
Il signifie "livre interdit".
C'est sur la base de ce programme que ces salopards ont enlevé des fillettes dans leur école.
Selon Wikipedia, Boko Haram détiendrait aujourd'hui 216 fillettes, essentiellement chrétiennes.
Vendues, mariées de force et converties de force à l'islam.
On a donc vu réapparaître des marchés de femmes, tout droit sortis du Moyen Âge.
Ces salopards massacrent également les nigérians, dont l'armée semble impuissante à protéger sa population.
300 morts le 5 mai 2014, à Gamboru Ngala, petite ville de 3000 habitants, près de la frontière camerounaise.
Malgré la forte mobilisation médiatique, Boko Haram continue de sévir au Nigéria, et les fillettes sont toujours otages.
Aucune intervention ne semble avoir été tentée.
Jack Bauer n'existe pas dans la vraie vie.

#Daesh
#EI

A peu près au même moment, on apprenait le développement de l'Etat Islamique.
Des salopards qui décapitent tout ce qui bouge sur leur passage.
Qui violent, tuent, massacrent, torturent...
En plus, ils sont pétés de tunes.
Là aussi, des marchés de femmes.
Là aussi, la barbarie assumée, crachée avec fierté à la face du monde.
Le monde occidental réagit timidement avec des frappes ciblées.
Seuls les kurdes, en première ligne, se dressent fièrement pour s'opposer au chaos.
En France, on découvre la gravité de la radicalisation des jeunes djihadistes de banlieue.
De jeunes français musulmans vont volontairement servir de chair à canon à l'Etat islamique.
L'attraction de la barbarie sur ces jeunes, nous stupéfie.
Pour eux, le vrai Islam, c'est celui du califat.
Les valeurs morales, que l'on croyait universelles, n'existent plus dans leurs cerveaux radicalisés.
L'école républicaine française, où ils ont reçu leur instruction, est un échec.
On craint leur retour sur le territoire national.
2015 s'annonce bien sombre.

#EyalGiladNaftali

Ca a commencé par un enlèvement.
Le 12 juin, trois jeunes juifs sont enlevés au bord d'une route.
Naftali Frenkel z"l, 16 ans.
Gilad Shaar z"l, 16 ans.
Eyal Yfrach z"l, 19 ans.
L'enlèvement est fêté à Gaza et dans les territoires palestiniens, comme une grande victoire contre l'occupant sioniste.
Des gâteaux et des bonbons, évoquant le chiffre 3, sont distribués dans les rues de Gaza et de Ramallah.
Les israéliens mettent tout en oeuvre pour les retrouver.
Ils interrogent les dirigeants du Hamas.
Les maisons sont fouillées, une par une.
Puis, le 30 juin 2014, la nouvelle tombe.
Ils sont morts.
Tués peu de temps après leur enlèvement, par des membres du Hamas.
J'étais en bas de chez moi quand la nouvelle est tombée.
J'ai pleuré.
La qualification de la France pour les 1/4 de finale de la Coupe du Monde n'avait plus d'importance.

#Mohammad

Deux jours plus tard, un adolescent palestinien, Mohammad Abou Khdeir est assassiné.
Brûlé vif, son corps est retrouvé dans la forêt de Jerusalem.
Obama et Ban Ki Moon demandent à ce que la lumière soit faire sur cette affaire, comme si Israel envisageait de laisser ce crime impuni.
Ces déclarations sont insupportables.
Sans attendre les demandes d'Obama et de Ban Ki Moon, la police israélienne s'est mise au travail.
Le 6 juillet, les médias annoncent l'arrestation de 6 Juifs d'extrême-droite.
Des Juifs.
J'ai honte.
Mais je relève que personne en Israel ne s'est réjoui de cet assassinat.
Que tout le monde, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, le condamne fermement.
Les assassins sont en prison.

#FreeGazaFromHamas

C'est dans ce contexte tendu, que le Hamas décide de passer à l'action.
A la fin du mois de juin, le Hamas intensifie ses bombardements du territoire israélien.
Sporadiques mais récurrents jusque là, les bombardements deviennent quotidiens.
Au 20 juillet, ce sont plus de 1500 roquettes qui ont été tirées vers le territoire israélien.
Le peuple israélien réapprend à vivre dans les abris et se soumet à la protection du Dôme de Fer.
Miraculeusement, les roquettes font peu de victimes.
La main de Dieu protège Israel.
Le 8 juillet, Israel décide des bombardements à grande échelle pour faire cesser les tirs de roquette.
Cela ne suffit pas.
Les roquettes continuent de tomber sur le territoire israélien.
Le 17 juillet, Israel décide de lancer une offensive terrestre.
On découvre les tunnels sophistiqués creusés par les terroristes.
L'argent et le ciment de l'ONU ne servent pas à construire la paix, mais à préparer la guerre.
Israel tente par tous moyens d'éviter les pertes civiles.
L'armée israélienne envoie des flyers avant les bombardements, demandant aux civils de quitter les zones qui seront ciblées par les bombardements.
Mais le Hamas tente de maximiser les pertes civiles.
La cruauté et la barbarie des islamistes du Hamas est exposée au grand jour.
Ils attaquent depuis les écoles, les hôpitaux.
Ils jouent à fond la carte du bouclier humain.
Les morts s'amoncellent.
Des centaines de palestiniens (entre 2000 et 2145 selon les sources, dont au moins la moitié de civils - le nombre des civils tués fait l'objet d'un débat acharné sur des bases idéologiques...)
Le monde occidental va demander au Hamas d'arrêter ses conneries, d'arrêter les roquettes...
Le monde occidental va réagir.

Le monde réagit.
A ma plus grande stupéfaction, le monde prend fait et cause pour le Hamas.
On oublie les roquettes.
On oublie l'agression.
On oublie que Tsahal met en danger ses soldats pour protéger sa population.
53 soldats sont morts pendant cette opération.
Bien fait pour eux semble crier le monde, qui condamne Israel d'une seule voix.

#ManifGaza

A Paris, les manifestations pro-Hamas rassemblent des milliers de personnes, en dépit des interdictions édictées par le Ministère de l'Intérieur.
On assiste à des émeutes gravissimes dans les rues de Paris.
Une croix gammée sur la statue de la République.
Des violences contre les policiers.

Une synagogue pleine de monde est attaquée, rue de la Roquette.
Des assaillants tentent de pénétrer dans la synagogue aux cris de Allah Ouakbar.
Ils sont repoussés par des jeunes du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) et de la Ligue de Défense Juive (LDJ).
Que ces jeunes soient ici remerciés de leur intervention.
Les policiers arrivent quelques temps après et parviennent à sécuriser la synagogue.

A Sarcelles, une horde antisémite se dirige droit vers la synagogue.
Ils brulent des magasins juifs.
Une sorte de tentative d'après-midi de Cristal.
La police est débordée.
Elle se concentre sur la protection de la synagogue, devant laquelle les Juifs rassemblés chantent la marseillaise.

On se dit que les médias vont enfin prendre conscience de la gravité de l'antisémitisme qui sévit en France.
Oui, les médias s'intéressent au sujet.
En réaction à ces événements terribles, Libération fait sa Une sur... l'interdiction de la LDJ.
Incroyable.
A Paris comme à Gaza, les victimes des agressions sont les seules responsables.

Une gifle au visage de la communauté juive.

En voyant ces images terribles les Anciens se souviennent de la façon dont ils ont été chassés des pays arabes.

Ils disent: "Ca recommence, on va devoir partir".

On tente de les rassurer: "Mais non. L'Etat français nous protège. Ca fait une différence avec ce que vous avez vécu dans les pays arabes quand même".

Mais nous sommes moyennement convaincus.

Parce que nous savons qu'on ne peut pas mettre un policier derrière chaque Juif.

Et que les hordes antisémites qui ont défilé dans les rues de Paris ont définitivement tué l'espoir du vivre ensemble.

RIP le "Vivrensemblisme".

Pourra-t-on continuer à vivre côte à côte, à défaut de vivre ensemble ?

D'après la plupart de mes coreligionnaires, ce n'est manifestement plus une option.

Cela m'a frappé, au mois d'août, en vacances.
Nous sommes une vingtaine de Juifs, réunis pour un office.
Dans ce petit groupe:
9 personnes ont déjà programmé leur alyah.
7 personnes ont déjà entamé les démarches.
Et les autres indiquent qu'ils s'en occuperont à la rentrée.

Jusqu'ici, dans les synagogues on se demandait:
"Tu penses à partir toi ?"
Maintenant, c'est:
"Tu pars quand ?"
Et souvent la même réponse:
"Dès que possible...".

jeudi 4 décembre 2014

Les Juifs de France sont-ils en danger ?

Suite à l'horrible agression de Créteil, les belles envolées lyriques sur la lutte contre l'antisémitisme refleurissent dans les médias.

L'antisémitisme, c'est caca boudin.

Beurk.

Quelle belle unanimité.

Je suis ému par tous ces gens qui veulent me protéger.

Ce sont les mêmes qui ont voté, le 2 décembre, une résolution indiquant que les Juifs (en tous cas ceux du Moyen-Orient) sont des voleurs de terre, qui encouragent le "cycle de la violence" et qui font "obstacle à la paix".

Le Parlement français a adoubé la version palestinienne de "L'histoire de la Palestine pour les Nuls".

Il a soufflé sur les braises de l'antisémitisme qui se cache, en France et dans le monde, derrière le masque (transparent) de l'anti-sionisme.

Voler des voleurs de terre.

Tuer les enfants des tueurs d'enfants.

C'est légitime.

Le message envoyé aux Merah qui dorment dans nos banlieues est désastreux.

Merah qui prétendait "venger les enfants palestiniens".

En tant que Juif de France, je suis terrorisé par cet antisémitisme là.

Celui de l'anti-sionisme islamisé qui préconise le passage à l'acte.

Celui qui est alimenté en permanence par ces hommes politiques irresponsables, qui propagent leur diabolisation d'Israel à longueur d'interviews (certains commençant leur intervention par "en tant qu'ami d'Israel").

Alors, oui, le tragique fait divers de Créteil ne participe pas de cet antisémitisme là.

Pas complètement en tous cas.

Mais si on me demande si je me sens en danger, je dirais que oui (en dépit des statistiques qui me seront obligeamment rappelées par Me Eolas).

L'atmosphère est lourde.

Et un peu plus depuis le 2 décembre.

lundi 1 décembre 2014

Abbas me donne raison.

Samedi, au Caire, Abbas a réaffirmé qu'il ne reconnaîtrait JAMAIS Israel comme Etat juif.

Cela confirme parfaitement mon analyse.

Encouragé par le mouvement de reconnaissance, sans condition, de l'Etat palestinien par les pays occidentaux, Abbas peut tranquillement faire des déclarations tonitruantes, qui constituent le véritable obstacle à la paix.


Et là, lecteur, je sais que tu m'attends au tournant.

Ah bon ? Le fait que Abbas ne veuille pas reconnaître Israel comme Etat juif serait "le véritable obstacle à la paix" ?

Une simple déclaration ? Le "véritable obstacle à la paix" ? Tu déconnes ?

Ben, Non. Je ne déconne pas.


Explications.

Avant de parler de frontières, de sécurité, d'échanges de territoires, ... il faut d'abord que les deux parties affirment leur volonté de faire la paix, de vivre en paix.

La paix ne sera atteinte que quand palestiniens et israéliens pourront vivre côte à côte sur la terre de Palestine.

Pour ce faire, il faut que les israéliens admettent la possibilité d'un Etat palestinien (Nethanyaou a affirmé à plusieurs reprises, officiellement et publiquement, qu'il était partisan d'une solution à deux états) et que les palestiniens acceptent l'existence de l'Etat juif.

Or, à ce jour, le monde arabe en général, et les palestiniens en particulier, considèrent Israel comme un accident de l'histoire (on a même entendu cette phrase dans la bouche (sale) d'hommes politiques français).


Que veut donc dire Abbas quand il dit qu'il ne reconnaîtra jamais Israel comme Etat juif ?

Le message est le suivant:

Les Juifs n'ont pas le droit de vivre sur la terre de Palestine.

Pas seulement en Cisjordanie et à Gaza.

Pas seulement à Jerusalem.

Sur toute la Palestine, Tel Aviv compris.

Ils n'ont rien à voir avec cette terre. 

Ils sont là par accident. 

La terre de Palestine appartient entièrement au peuple palestinien (peuple né en réaction à la création de l'Etat d'Israel).

L'objectif revendiqué est donc de mettre les Juifs à la mer.

La paix, si elle intervient, ne sera qu'une étape vers la destruction d'Israel.


Les israéliens demandent aux palestiniens de renoncer officiellement à cet objectif pour pouvoir envisager de construire deux états qui vivront pacifiquement côte à côte.

Ils demandent à Abbas d'admettre publiquement l'existence de l'Etat juif aux côtés du futur Etat palestinien.

Abbas vient de réaffirmer qu'il n'en était pas question.


Ce n'est pas un hasard si la réitération de cette prise de position désastreuse intervient maintenant, alors que le monde occidental vote au fur et à mesure la reconnaissance de l'Etat palestinien, sans aucune condition.

Abbas peut continuer à souffler sur les braises, à éduquer les enfants palestiniens dans la haine du Juif...

Il peut continuer à caresser publiquement le rêve d'un Etat palestinien, sans Juifs, de la mer au Jourdain (et au delà d'ailleurs, puisque la charte de l'OLP indique que la Palestine couvre aussi la Jordanie).

Il peut continuer à dire publiquement qu'il ne veut pas la paix, le monde occidental ne l'entend pas.


Voter la reconnaissance de l'Etat palestinien dans ce contexte, sans demander à Abbas de reconnaître préalablement l'existence et la légitimité de l'Etat d'Israel, revient à dire aux dirigeants palestiniens qu'ils n'ont aucune concession à faire.

Même pas celle, minimale, de faire semblant de vouloir la paix.